Console 16 bits mythique, la Sega Mega Drive a occupé les après-midis de millions d’adolescents pendant les années 1990. Une console culte qui aujourd’hui, fait l’objet de multiples collections à travers le monde.
Ce n’est pas un hasard si aujourd’hui, la Sega Mega Drive fait office de classique absolu dans l’histoire vidéo-ludique. Machine phare de Sega, cette console a su séduire de nombreux gamers grâce à ses jeux et à son design pour le moins iconique. Yvon Mag’ revient sur son histoire…
Sega Mega Drive : les débuts
Retour en 1986. Alors que la troisième version de la Sega Master System, la console 8 bits, est lancée sur le marché, Sega réfléchit déjà à la suite. Impacté par l’arrivée de la PC-Engine de NEC, qui, bien que chère, est plus puissante, et face à la concurrence de plus en plus rude, Sega décide de façonner une console en y intégrant un microprocesseur 16 bits.
La nouvelle machine est baptisée Mega Drive. Sauf aux États-Unis où elle s’appelle Genesis, sans qu’aucune raison particulière ne soit avancée par Sega.
Quand elle arrive sur le marché, la Mega Drive incarne les espoirs de la firme japonaise d’enfin détrôner Nintendo qui détient, avec la NES, 92 % du marché japonais et 95 % du marché nord-américain des consoles de salon. C’est le 9 janvier 1989 que les joueurs peuvent acheter la console au Japon. Malheureusement pour Sega, le sort s’acharne et la sortie de Super Mario Bros. 3 fait sérieusement de l’ombre à la Mega Drive. Celle-ci arrive le 14 août de la même année sur le marché américain et le 30 novembre 1990 en Europe. Elle embarque alors le jeu Altered Beast.
Rapidement, malgré les obstacles auxquels Sega a dû se confronter, la console devient très populaire en Europe. Des jeux comme Golden Axe et Ghouls ‘n Ghosts sont de véritables succès et très vite, de nouveaux titres viennent enrichir un catalogue amené à proposer de nombreux futurs classiques.
Aux États-Unis, le succès se fait tardif mais devient bel et bien une réalité. Proposée à un prix moindre que la Super Nintendo, sa principale concurrente, la Mega Drive domine les ventes pendant 4 périodes de Noël d’affilée. Avec son design considéré par beaucoup comme plus cool que celui de la Super Nintendo, sa belle couleur noire et ses manettes agressives, la Mega Drive gagne de plus en plus de points.
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Sonic change tout
Le succès de la Mega Drive est aussi imputable à l’arrivée de Sonic le hérisson. Créé pour concurrencer Mario et ainsi imposer un autre personnage emblématique, Sonic devient la mascotte de Sega. Sa couleur est d’ailleurs choisie pour cadrer avec celle du logo de Sega. Véritable révolution pour les jeux de plate-forme, alors plutôt plan-plan, Sonic file à toute vitesse vers les sommets grâce à son étonnant game-play et à la sympathie qu’encourage le personnage. Si Mario est vu comme un héros sympathique et débonnaire, Sonic lui, est considéré comme un rebelle et cartonne donc auprès des jeunes. Quand Sega décide de vendre la Mega Drive avec Sonic, le succès est fracassant et la marque s’illustre avec +65 % de part de marché.
Mega Drive vs. Super Nintendo
De manière générale, les amateurs de la Mega Drive avancent comme argument principal que la console est plus « adulte » que la Super Nintendo. L’arrivée du Mega-CD, un périphérique de la Mega Drive permettant de lire des jeux sur CD-Rom, enfonce le clou grâce à des titres plus violents, qui remportent l’adhésion d’un public plus large que celui de la Super Nintendo. Sega joue d’ailleurs cette carte en sortant des jeux visiblement destinés aux adultes en particulier, à l’image de Night Trap.
@the.pixelrealm Mega Drive/Genesis Nostalgia Series: Sega’s classic arcade beat-’em-up game, Golden Axe puts in the shoes of one of three heroes, each with his own reason for trying to overthrow the evil rule of Death-Adder, who – along with his forces of darkness – kidnapped and imprisoned the King and his daughter and stole the legendary Golden Axe. #games #gaming #videogames #jeuxvideos #nostalgia #sega #megadrive #retrogaming #goldenaxe #80s #90s #nintendo #playstation #ps5 #arcade #segacult
Et si au final, la Mega Drive s’est vendue à 40 millions d’exemplaires, contre 49 pour la Super Nintendo, la championne de Sega a fait preuve d’une remarquable longévité, parvenant même à résister face à la Sega Saturn et à la première Playstation, au milieu des années 1990.
Plus généralement, la Sega Mega Drive, qui fait aujourd’hui partie des consoles les plus populaires, toutes époques confondues, a réussi à s’imposer grâce à ses jeux sportifs très réussis, ses licences plus matures, grâce à Sonic bien sûr mais aussi à sa version de Mortal Kombat, qui est souvent citée comme la meilleure de toutes.
Fin et résurrection
La production de la Sega Mega Drive s’est officiellement arrêtée en 1997. Pour autant, depuis, Sega n’a jamais vraiment lâché l’affaire, proposant notamment une version II, plusieurs extensions et une version portable, avec les meilleurs jeux de son catalogue embarqués. Il est aussi possible de se payer une version de salon, qui reprend le design original. D’autres fabriquants ont exploité la popularité de la Mega Drive qui, en 2023, reste bel et bien incontournable, malgré la présence de consoles beaucoup plus puissantes (et bien plus chères) comme la PS5, la Nintendo Switch ou la X-Box One. À tel point qu’il n’est pas rare de voir des jeunes joueurs s’y essayer et louer l’expérience de jeu que la console propose.
Une question de jeux
La Sega Mega Drive a engendré beaucoup de classiques. Si la licence Sonic est incontournable, c’est loin d’être la seule. Après tout, la Mega Drive a été la console de Streets of Rage, le meilleur jeu de baston de tous les temps, mais aussi de Golden Axe, Shinobi, Thunder Force 4, Mortal Kombat, Street Fighter 2, le formidable Earthworm Jim, l’incroyable Kid Chameleon, Shining Force, l’innovant Flashback ou encore Ecco the Dolphin, l’un de ses plus beaux titres. Sans oublier Aladdin et Castle of Illusion, deux des plus grands jeux Disney jamais publiés. Autant de raison d’en effet considérer la Mega Drive comme l’une des meilleures consoles mais aussi comme la meilleure console jamais fabriquée par Sega.
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Image : Wikimedia
